Aprem' clubbing
Alors on est entré, dans le hall, puis on est entré, dans la salle, qui ressemblait à un dojo apaisé sans musique de fitness venant d'à-côté. Au premier rang, il y avait des gens, nous on s'est mis au troisième niveau. La lumière s'est éteinte et au premier rang, les trois gens qu'on avait vu se sont levés comme s'ils allaient s'échauffer. Et comme quand on s'échauffe, ils se sont mis à chuter, à chuter, à chuter... Puis se sont arrêtés et ont écouté... Les chutes des autres peut-être, on entendait le tatami qui résonnait encore ; ça aurait pu être le cours de ce matin.
L'équilibre des forces vient se matérialiser. Dans le jeu d'équilibre entre lignes. Absence de force. Elles s'exercent en rapport des regards et des corps. Temps. Un temps, une pause, et une recherche sur le fil, où le danseur trouvera-t-il l'équilibre ?, réponse dans cette vague de moments.
Autre vertige de l'oeil, et jeu de pupille où, au centre, danse l'être dans la forme.
Entre Uke et Tori, entre danseurs et artistes, s'établit ensuite de bataille, une harmonie. D'abord d'affrontement, puis d'unisson. De réunion partagée.
Beaux moments.
Beau moment.
On n'a pas parlé d'un ralenti en chute libre qui nous a tous fascinés : le mouvement transfuge du temps, les danseurs qui se soutiennent en tombant, les membres sur les corps, et roulent lentement d'attaquant à attaqué, l'attaqué qui reprend et répond. Fascination in motion. A l'entraînement, on s'est tous déjà retrouvés pris dans cette inquiétude de pratique où l'on cherche la réponse adaptée à la force de l'autre, et du ton juste, et du jeu avec cet autre immense à déséquilibrer dans un autre rapport, bascule de combats hors du temps. Réception de l'autre qui entraîne le mouvement.
C'était très juste dans la sensation que l'on souhaite atteindre, une intensité contrôlée, celle du mouvement qui écoute et répond, justesse du corps, intensité des regards, vigilance... Multiples accueils et multiples réceptions, répétitions des amours violentes en réceptions apaisantes. Jusqu'à un beau final, toujours en équilibre. Sous le fil. Juste à l'effleurt de chute.Epilogue, au soleil sous plaids colorés.
Cette petite sortie culture prévue de longue date s'est terminée entre Marius et Jeannette dans une idée de Bar de la Marine où l'on se demandait quel était le quatrième tiers à mettre dans le verre de picon-bière* sans le faire déborder. Certains ont opté pour des pintes, d'autres pour des daïquiris (les deux avec l'excuse de l'happy hour qui ne doit jamais être ignorée quand elle se présente), certains choisirent chocolat chaud et mojito, preuve que l'on n'est pas du tout sectaire dans ce tout nouveau groupe "culture".
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* Réponse à la question :
CESAR
Tu mets d’abord un tiers de curaçao. Fais attention : un tout petit
tiers. Bon. Maintenant, un tiers de citron. Un peu plus gros. Bon.
Ensuite, un BON tiers de Picon. Regarde la couleur. Regarde comme c’est
joli. Et à la fin, un GRAND tiers d’eau. Voilà.
MARIUS
Et ça fait quatre tiers.
CÉSAR
Exactement. J’espère que cette fois, tu as compris.
(Il boit une gorgée du mélange)
MARIUS
Dans un verre, il n’y a que trois tiers.
CÉSAR
Mais, imbécile, ça dépend de la grosseur des tiers !
Trop bon ! martialus
RépondreSupprimermerci. Tu as noté le 4ème tiers, c'est bon ? D'ailleurs, si tu veux passer boire un picon-bière, il me manque le curacao mais on doit pouvoir s'en passer.
SupprimerExcellent 👌
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