Automne au ken

 Quand les feuilles se ramassent à la pelle, les kihons s'amassent au ken. Liberté, maitre mot de nos dernières contestations, n'a de place que dans cette nature que l'on détruit sans vergogne mais qu'on aime tant.

Faute de clé pour ouvrir le dojo nous avons ouvert nos pieds sur le sol de la garrigue environnante. La pratique pleine nature réduit notre bilan carbone et nous invite à la conscience de soi. Ou presque puisque du coup nous avons essayé de la trouver, cette conscience. 

Après un bref mais salutaire échauffement, un peu frisquet l'automne ce matin, nous nous sommes remis en question sur nos attitudes, nos entrées, nos comportements sur le tatami (l'herbe en l’occurrence). Shisei, ashi sabaki, te no uchi, hanmi, ashi sabaki, tsugi ashi, kamae, ça nous a pris notre petite heure de temps de pratique.

Certains n'avaient pas d'arme, nous avons partagé nos kens pour des temps de pratiques. Les samouraïs ne se prêtaient pas les armes et le fait de confier son arme à d'autres est un geste de confiance rare. La notion d'avoir une arme, objet tuant, est un droit que nous avons perdu depuis Louis IX, dit Saint-Louis. Et fort heureusement, le roi s'accaparant d'être le seul autorisé à porter l'arme au travers de ses gens d'armes. Nous n'avons plus la folie des peuples sur-armés qui tuent leurs congénères, leurs voisins ou tout ce qui les embêtent. Aussi en ken-jutsu et avec le jo, notre arme est plutôt symbolique, bien que très dangereuse. Pour éloigner sa dangerosité, sa maitrise doit toujours se travailler sans relâche. Le te no uchi, la saisie de l'arme, n'est jamais très évidente. Pourquoi "essorer" ce manche, c'est si inconfortable ! La précision de la coupe, sa force et son centrage en découle. Les coudes ne s'écartent pas, l'arme est plus légère, l'axe de coupe est précis au centimètre. La qualité de la frappe vient par la suite, elle est plus longue a intégrer et demande une longue pratique.

Il en est de même avec les déplacements, les pas glissés, les hanches qui ne flottent pas, le regard et tout ce qui est indispensable pour passer à la technique sans crainte de blesser le partenaire et d'offrir à celui ci une bonne attaque ou défense suivant son rôle.

Enfin nous nous sommes salués, le cours à pris fin, il n'était pas très long.

Martialus ludus

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