Couper à la racine les relations toxiques : Iaido

 
Iaïdo amour
De l'inutilement fin
Jusqu'à disparaître



J'avais un rapport un peu extrême avec le Iaïdo. L'art de "Sortir le Sabre, Agir et le Ranger". Un rapport quasi-toxique, comme si ça me bouffait l'être !

Pénombre de fin d'après-midi dans le dojo. Première heure du soir, 18h.

Ca commence dès la salutation rituelle... L'angoisse monte, la précision du geste, la petite corde dans la ceinture, les doigts qui effleurent la Saya jusqu'au front qui touche le sol. Révérence à l'instrument de mort qui va... Tuer. Moi, ou l'adversaire imaginaire qui se matérialise ?
 
C'est un théâtre d'ombre.

J'angoissais sur le tatami, à répéter les mouvements scénarisés. L'angle de sortie du sabre de son fourreau (la Saya), l'absence de réalité dans cette construction à la fois totalement physique et absolument immatérielle : chaque geste et micro-posture conditionne la véracité de l'action, tandis qu'en face, il n'y a rien. Rien d'autre qu'un réceptacle de moi où l'adversaire est tombé, coupé.

Angoisse... Transpiration... Geste suivant.

Je me suis souvenu de ces enseignements sur la méditation que j'avais eus par ailleurs... Le geste, la présence, le mouvement, ce ne sont rien que des supports de méditation, finalement ! La codification rituelle, c'est une série de points d'ancrage de la technique, des éléments remarquables, des repères, des étapes ; un chemin de méditant...
 
Alors le chemin se fait jusqu'à mon cerveau qui refusait le geste et l'exercice, la contrainte. Qui en faisait une angoisse, un sentiment toxique interne. Je suis absent et présent, et au delà du corps, le sabre lui aussi à une vie.

Je me demande si le Iaïdo, ça ne coupe pas à la racine un certain nombre de choses incrustées en soi, toxique pour l'être : l'habitude, le refus, la certitude de savoir. J'ai même eu la sensation qu'au delà de la coupe, la lame pouvait trancher dans la fausse réalité et laisser paraître plus loin la matière dont est fait le rêve.

Intéressante pratique.
 
Iaidō peut se traduire par « la voie de la vie en harmonie », ou « exister en union avec la voie », dit Wikipedia. Marc Senzier, notre enseignant, m'a dit « la voie de l'unité de l'individu »
 
Intéressante pratique. 


 
 
 
 
nub honoribulus->Fredericus 

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