DOJO ERRANT

J'erre de dojo en dojo (道場). 

Trois dojos différents dans la semaine. Des espaces à découvrir et la perte de repères. Des aïkidokas multi-genres, multi-tailles, multi-pratiques. Un même sensei et parfois sans. Puis l’itinérance, nouveau dojo, nouveau sensei, nouveaux partenaires. Autres pratiques, ça y ressemble mais c’est pas pareil. Parfois parlent même pas le français, heureusement un peu de japonais, plus que moi en tout cas. 

Se sentir rōnin (浪人, 牢人) et pas rejeté. 

Comme dans toutes recettes de cuisine, il faut mélanger les ingrédients et bien respecter les proportions et temps de cuisson. Mais chaque chef a ses façons. Là, tu baisses la main dans une entrée et ici tu dois la garder en haut…et ça fonctionne au poil ! Un akama nouveau est de passage. Elle ou il est scruté. On échange ou on s’affronte ! Un peu de maladresse de ce pratiquant qui n’a pas tous ses repères, le confort d’une pratique en vase clos, celui-là je sais qu’il est rude, celle-là que c’est une anguille, etc. Dans un stage tout le monde est en découverte. L’intervenant arrive des fins fonds d’un pays au soleil levant. Les bons s’adaptent vite, les neuf-dixièmes restant se débrouillent. 

Se sentir rōnin (浪人, 牢人) et pas rejeté. 

Il est une BD qui raconte les aventures d’un lapin samouraï. Le rōnin Miyamoto Usagi. Véritable maitre d’armes et toujours sur les chemins d’un Japon peuplé de bandits, d’êtres surnaturels et parfois de frères (ou sœurs) d’armes, il défie toutes ces créatures pour le bien, si le bien peut être défini. Au-delà de la petite histoire d’un animal anthropomorphique, ces récits évoquent les rencontres, les choix à prendre, les chemins qui se croisent et se séparent.

L’accueil d’une nouvelle personne, pratiquant-e confirmé ou pas, de passage ou en volonté de participer est une magnifique opportunité de s’ouvrir à l’autre. Tu viens, ou j’arrive, je n’ai rien à prouver, juste à partager. 

Se sentir rōnin (浪人, 牢人) et pas rejeté, mon expérience de St-Mathieu à Reykjavik, de Bruxelles à Castries et de Toulouse à Castelnau, a toujours été développée amicalement. L’accueil est ouvert dans tous les dojos où j’ai eu le bonheur de faire ces rencontres. Dans notre école, celle de Marc, nous avons la chance de rencontrer régulièrement ces rōnins (浪人, 牢人). Notre sensei est ouvert aux rencontres, c’est précieux. Ces derniers temps les pratiquant-es se sont un peu dispersés. On était pour ou contre, le truc et le machin. Chacun-e a raison et ses raisons. 

Dojo (道場), unis nous pour une seule raison, la pratique partagée de l'aïkido (合気道) ! 

Évidemment on est pas vraiment des rōnins (浪人, 牢人) !!!

Martialus