Corps-Esprit : Jour 19 - La complémentarité plurielle des pratiques

 Corps-Esprit : Jour 19 - La complémentarité plurielle des pratiques


L'Aïkido a ses propres particularités, comme tout art martial. L'une d'elle est d'accepter les techniques du partenaire tout en restant vigilant à la distance de sécurité, comme dans le cadre d'un vrai combat. 

Cette attention permanente à la distance m'a été très utile pour esquiver et m'en sortir dans des situations/exercices complexes en Krav Maga. 

Et le chaos des combats libres ainsi que les entraînements de ce sport de combat améliorent mes réflexes de survie que j'utilisent en Aïkido puisque Uke a réellement l'intention de m'attaquer. Or, quand j'ai la sensation de que je peux être touchée, je ressens le danger et mes mouvements en tant que Tori sont plus fluides, idem pour les katas. 

Le théâtre m'a permis cette année de faire attention à mes états corporels autant qu'émotionnels, dans le ressenti autant que de l'expression. Ces exercices sont utiles pour prendre conscience de son état et de ses capacités le temps d'un cours d'entraînement. Et ce, qu'importe la discipline. 
Cela permet une auto-observation plus simple qu'une introspection, comme un scan rapide de ses états sur l'instant. 

L'essai de Ninjutsu en début d'année m'a permis d'en ressentir l'essence même. L'approche de l'autre et le lien aux techniques est complètement différent. C'est une fluidité différente de l'Aïkido mais qui me convenait. Mais il me manque encore ce "truc" à comprendre en Aïkido avant d'oser commencer une autre discipline martiale en complément. Cette fluidité adaptative liée au toucher et au ressenti-scan des mouvements de l'autre peut paraître impressionnante pour quelqu'un habitué à porter son regard sur les distances et les échanges d'énergies dans un combat mais je trouve cela super intéressant. 

J'ai ressenti le Karaté hier comme beaucoup plus rude/brut. Surtout dans la façon de chuter, plus droite que ce que nous faisons. Pourtant, dans cette discipline, j'ai beaucoup appris dans l'importance de la posture et l'enchaînement des gestes (la logique) technique(s). Rester en tension dans une martialité maîtrisée tout au long en tant qu'Uke ou Tori. Le fameux équilibre à trouver entre fermeté et souplesse. 
J'ai aussi compris que ce qui fait qu'une technique marche n'est pas due au geste final mais à l'enchaînement des placements permettant d'accentuer les déséquilibres pour arriver au final, au sol, en chute ou en clef. Merci à Romain pour ça. 

Les gestes sont similaires et très différents à la fois selon les disciplines essayées et/ou pratiquées. 
Je ne vois pas du tout l'intérêt de s'enfermer uniquement dans la pratique d'un art martial quand la pluratité des pratiques permet une complémentarité ouvrant à une lucidité plus juste des gestes et de sa discipline de base. Cela permet d'aller plus loin dans nos potentiels que d'explorer des zones d'inconfort. 

Je ne paye pas de mine, et notamment en Krav, peu parieraient sur moi. Je me débrouille jusqu'à maintenant grâce à ma persévérance acquise en Aïkido sur l'amélioration technique permanente, plutôt que de me baser sur une compétition ou des comparatifs extérieurs. 
C'est-à-dire que je préfère être plus lente mais avec une meilleure efficacité technique, quitte à améliorer détail par détail à chaque cours, plutôt que d'aller trop vite et de me prendre des murs, sans comprendre pourquoi je fais ce que je fais. 

La question des armes est pareille. Sauf que plus personne ne voit l'intérêt d'apprendre à manipuler un bokken, un jo, un tanto ou autres tout aussi nombreuses selon les arts. Pourtant, cette pratique est complémentaire et aide à améliorer ses gestes à mains nues. Et cela permet d'être plus adaptatif concernant les distances, selon ce que nous avons en mains et selon la situation. 
C'est un des aspects des arts martiaux que je préfère. En général, cela impressionne les gens qui n'en font pas de se dire que nous pouvons manipuler de tels objets-outils. Mais cela a bien des avantages. 
Et cela fait partie des activités qui conviennent à mon être. J'adore ça ! J'ai toujours aimé je crois bien...


D'ailleurs, il me semble qu'au bout d'un certain grade, si un pratiquant n'a pas essayé ou grandit dans d'autres pratiques pour mieux comprendre celle de base, ou simplement pour agrandir son répertoire technique (ou pour d'autres raisons tout aussi valables), il ne peut pas continuer sur la Voie comme ça.

Après tout c'est logique puisque les écoles militaires sont à l'origine pluridisciplinaires. Et avec d'autres pratiques encore plus différentes en complément comme la natation et l'équitation, et pourquoi pas l'art de la chasse ? Et bien d'autres encore...

Je suis certaine que mes progrès en cuisine me permettront de m'améliorer aussi. Car finalement, trouver les meilleurs ingrédients, faire de bons mélanges et partager ensuite, n'est-ce pas ce que nous essayons de faire à chaque cours ? 

Je vais essayer de me rappeler et de me plonger dans la mémoire du cours de dehors de Martialus pour revoir le Kihon. Et je ferai du jo chez ma mamie la semaine prochaine. Cela me permettra de ne pas perdre la main. Je vais me faire des entraînements maisons, même si je n'ai personne pour me rectifier. Si je fais au plus simple, même en mélangeant les discipline, ça ira... Je sais changer d'état d'esprit quand c'est nécessaire et ma mémoire agira comme professeur. Ainsi que mon instinct de survie et mon intuition. 

C'est triste que tout s'arrête pour les deux dernières semaines de l'année... 
Bon, au moins, le petit pot de l'amitié hier était si appréciable quand j'en ai oublié de manger et de profiter du buffet comme je l'aurais voulu. Pas grave ! J'ai passé un excellent moment, à ne plus voir le temps se dérouler comme un tapis rouge. 

Merci à tous pour nos échanges. 



Charline, votre Mage de la Nature qui se faufile au fil de la vie. :) 


Commentaires

  1. J'espère que ta mamie a des plafonds assez hauts !!!

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    1. Pour le travail des armes en intérieur : prévoir un budget lampes. Si j'écris un article de blog ce sera un classement des techniques de jo par degré de risque pour le mobilier.

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    2. Romain, tu as testé ton mobilier on dirait ;)

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  2. Quelle reconnaissance : "la mémoire du cours de dehors de Martialus pour revoir le Kihon", Martialus, je me souviens de ce cours et pourtant je n'y étais pas... Qui suis-je ? :-D

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  3. Le porteur de la clé des champs...envolé !!

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