Rétrospective de mes années d'Aïkido

 Rétrospective de mes années d'Aïkido




Epoque approximative

J'ai commencé tôt car je me souviens être allée jusqu'à la ceinture vert-bleu voire bleue. 
Les grades étaient colorés et permettaient de voir notre progression année après année.
J'étais vraiment fière d'être aussi proche de la ceinture marron, elle-même soeur de la noire.
Je ne l'avais jamais dit à personne alors je me fais un plaisir de l'écrire, même des années après !
C'est si libérateur de s'exprimer ainsi !

Mon apprentissage a probablement débuté en primaire pour continuer jusqu'au collège (en tout ou en partie). Au lycée, j'ai arrêté. Je ne saurais en évoquer les raisons puisqu'elles me sont inconnues. 
Tout est flou... 

Plantons le décor : le dojo était à côté de l'ancienne piscine, à côté du Galion et en face de l'ancienne bibliothèque. Le paysage a tellement changé maintenant... J'ai l'impression d'être un dinosaure en écrivant ces quelques lignes. Le village est devenu ville. Saint-Mathieu-de-Tréviers a bien changé. 

Pourquoi l'Aïkido comme choix ?

Là aussi tout n'est pas clair... A l'époque mon frère s'était orienté vers le judo. Il a un caractère bien plus trempé que moi. De mon côté je ne voulais pas de compétitions, de rivaux, sans tournoi... 
En me penchant sur mon histoire, je me suis rendue compte que le paradoxe principal de l'Aïkido m'avait amusée tout en alimentant ma curiosité. Un art de la guerre comme art de la paix ? 
Ma logique paradoxale était déjà en germe à ce moment-là. Et l'Aïkido, la terre fertile qui accueillerait la petite fille pour la faire grandir et s'épanouir dans un magnifique jardin sauvage. 
Dans un monde où je me sentais sans cesse en danger, le dojo était un espace sécurisé où je me sentais respectée et appréciée pour ce que j'étais : moi. 
Alors que le reste du temps, je pleurais beaucoup, incognito. Ou pas... selon les circonstances et le contexte... Peu à peu, le dojo est devenu une bulle protectrice malgré la peur de chuter (elle remonte à loin) et la crainte de passer les grades devant tout le monde et d'échouer lamentablement...
Le négatif était présent (trop !) au niveau de mes ressentis par rapport aux évènements et rencontres positives qui se déroulaient en parallèle (ou en perpendiculaire, en isocèle...). 
Je me réfugiais dans mes lectures et dans les jeux vidéos à cette époque. 
Finalement, la bibliothèque autant que le dojo ont été significatifs comme lieux de construction de mon identité terrienne. Quand j'avais l'esprit ailleurs, je me sentais tellement mieux ! Mais c'était un leurre...

Malgré les jours où j'allais au dojo à reculons, je dois bien admettre qu'à chaque fois, j'en ressortais plus calme, différente, grandie. Toujours mieux en moi.

La philosophie de l'Aïkido s'est littéralement infusée en moi. Je ne saurais dire lequel des deux a le plus construit l'autre. Avec ma sensibilité, il n'en fallait pas plus pour arpenter cette Voie du Guerrier, encore trop méconnue aujourd'hui...

J'étais très solitaire et très riche intérieurement (c'est toujours le cas puisque cette attitude remonte à un âge très précoce et indéterminé). 

Le choix de l'Aïkido était-il conscient ou non ? Est-ce la raison, le coeur, la curiosité ou autre chose qui a orienté ce choix ? Je n'en sais rien. Je suis incapable de répondre à ma propre question... 

Un professeur exemplaire

Le fait d'avoir un professeur si bienveillant pencha dans la balance. 
Il est une des seules personnes de et dans ma vie avec laquelle je n'ai que d'excellents souvenirs. 
C'est suffisamment rare pour que je le souligne. Même les jours où je n'étais pas au top !
Dès le départ de mon apprentissage, je lui ai offert ma confiance la plus totale et un respect sans nom.
Sans que cela soit une adulation ou une projection d'un rôle qu'il n'a pas auprès de moi.
Je vais éviter de mettre des mots trop forts pour le qualifier en tant qu'être humain bien qu'il mérite une volée de compliments tout droit sortis de mon coeur. Et avec une sincérité non feinte, bien au contraire ! 

Juste pour dire en passant que la grandeur d'un être se cache dans la fidélité à incarner qui il est et que notre Sensei n'a pas changé entre le temps de mon récit et maintenant (et en même temps, il n'est absolument plus le même à l'intérieur comme à l'extérieur ! Comprendra qui pourra !). 
Comme ceux qui cheminent en conscience entre Ciel et Terre, en équilibre entre l'humain et au-delà.

Sa façon d'être a joué dans la construction de mon identité en tant que "Charline Barnabé". 
En étant simplement mon professeur d'Aïkido, une heure par semaine et grâce aux stages organisés... il était un exemple pour moi, à ce moment-là, dans ma relation aux autres et au monde. 
Mais je m'en rends compte seulement maintenant, dans cette rétrospective (version 2, vive les soucis techniques !). 

Mes anciens camarades

Parmi les prénoms qui me sont restés... 
Mathieu, le fils de Corine B. une maîtresse de l'école primaire d'Agnès Gelly que mon frère a sûrement eu si je ne dis pas de bêtises...
Thomas, avec qui j'allais souvent à l'Aïkido. Il était plus petit que moi en taille. Nous aimions passer à la bibliothèque pour emprunter des livres au passage (à l'aller ou au retour par contre, aucune idée ! peut-être les deux, peut-être que cela dépendait des jours...) bref, je m'égare. 
Je discutais beaucoup avec Morgane qui connaissait par sa famille quelqu'un de connu chez les auteurs. Du style de la famille de Saint-Exupéry. Le monde est petit ! Il y avait aussi une autre fille mais cette dernière est sans prénom et sans visage, telle un fantôme dans mes (non)souvenirs. 

Des anecdotes me reviennent comme le fait qu'un jour, j'ai trouvé un collier de quartz rose dans le vestiaire des filles. Je l'avais gardé. J'aimais beaucoup les pierres. Lui non plus, je ne sais pas ce qu'il est devenu, ce que j'en avais fait... Alala !

La difficulté que j'ai à me souvenir d'eux n'est pas anodine. 
Je pense que cela vient du fait que j'étais à la fois très ouverte et très fermée au groupe. 
Je n'étais pas spécialement curieuse de faire connaissance. 
En plus de cela, nous étions nombreux...

C'est comme essayer de mettre un âge ou une durée sur l'apprentissage de cette période. Fichue mémoire abîmée, va ! En plus de ça, aucun n'est revenu ces dernières années pour faire signe de vie et raviver, ou au moins éclaircir le passé. 

Les photos des stages sont (peut-être) perdues dans les méandres du Temps. Même si cela ne permettra pas forcément de mettre des prénoms et des noms sur des visages... 


Et l'Aïkido alors ?

La part active de l'Aïkido est comme la caresse du vent dans un unique mouvement.
C'est imperceptible pour la majorité, les mouvements semblent d'une simplicité déconcertante mais l'amélioration est permanente et constante. Tu crois savoir mais tu ne sais rien. Tu avances sans cesse.
Le but est le chemin, pas d'arriver au sommet. Le monde est vaste et la vie est remplie de montagnes.
Pourquoi se contenter d'une ascension quand nous apprenons à apprécier le Chemin malgré les difficultés et souffrances pas après pas ? Obstacle après obstacle. Technique après technique. 
Et parcourir le chemin de Soi en toute sérénité est une opportunité que l'on ne croise pas tous les jours dans sa vie. Je suis heureuse d'être de retour !

Mon niveau est, je dirais, intermédiaire moins. Mais j'ai parfois (souvent !) l'impression de redevenir une débutante. D'autres fois, tout est fluide et les mouvements sont naturels, sans me faire mal, juste un bien-être insaisissable et bref. Autant que la technique. La majorité du temps je suis milieu. 

Je peux avoir cette impression d'être cette fleur qui se veut bambou et cherche son équilibre entre le roseau (trop souple) et le chêne (trop rigide). Le jour où elle deviendra arbre, elle aura bien grandi.

Mais aujourd'hui, celle qui écrit est reconnaissante du chemin de résilience parcouru par ce moi passé.

Je vous reparlerai du fait que je suis incapable de me passer de la pratique martiale. Pourquoi elle est si indispensable. Et pourquoi j'ai fait le choix de deux autres activités (théâtre et krav maga) en plus de l'Aïkido plutôt que de me consacrer qu'à une seule discipline. Celle pourquoi j'écris ici.

Tout s'articule avec un sens au-delà de ce que des aïkidokas (même chevronnés) peuvent imaginer.



Charline, votre Mage de la Nature qui se faufile au fil des péripéties de la Vie. ;)



















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