La révélation guerrière : un chemin de résilience
La révélation guerrière : un chemin de résilience
Pendant longtemps, je me suis crue faible, à la fois victime et bourreau de moi-même pour éviter que les autres en pâtissent et sauveuse de l'humanité vaseuse.
C'est en regardant l'ouverture (opening) d'American Gods qu'une vision m'a aidée à y voir plus clair.
(Fin de l'intermède temporel : c'était en 2020 de mémoire cette vision...).
La Guerrière de l'Ombre commençant à se révéler... Mais à petits coups d'épées et d'expérimentations hors des sentiers tout tracés des galions et des galères qui désespèrent entre pairs.
C'est une partie de moi qu'en général les autres ne perçoivent pas. Comme des zouaves qui bavent, ils ne voient que la surface : douce, gentille, pacifique plus que pacifiste, généreuse sans être railleuse...
Incapable de se défendre ou faire preuve de résilience comme une fatalité d'éternité alors qu'il n'en est rien, pas plus ou moins, cette facette était secrète et non manifestée. Toujours en sommeil dans des moments pareils...
Cela ne m'a empêchée de dire non à certaines situations, à faire preuve de rébellion ou à manifester mon opinion, un "non" créant des fractures et des fissures dans les relations, tout cela car j'ai appris très tôt à être à l'écoute de moi. Tant il ne reste que toi, tu fais avec le "il faudra"... tout en traçant ton chemin à bras le corps, en écoutant murmurer la mort.
La dimension martiale, étrangement, on l'oublie souvent dans cet art radial et radical, d'une guerre en ovale. Sans être un entraînement de guerre à part entière, l'art de la martialité est encore trop vu sous le regard d'un enfant joyeux en plein été, l'efficacité étant complètement reniée.
Cette facette de guerrier, tout le monde n'a pas à l'assumer. Pour certains, ce n'est qu'une facette de leur personnalité, cela restera éphémère dans leur façon d'être et de faire. Pour moi, croiser le fer est plus profond, toucher du bois n'est pas adéquat. Elle est plus profonde et ancrée en moi, dans des profondeurs abyssales qui rendraient sale un saint, les mains recouvertes de sang, offrant ses blessures au monde.
Et enfin pour d'autres, cela n'a pas lieu d'exister. Tout le monde n'a pas être guerrier d'éternité, ou même dans un souffle expérientiel histoire de goûter du miel là où le ciel tombe en trombes, en marées dévastatrices et destructrices. Croire que c'est pour tous est factice. Et hop, tu tousses et tu rebrousses la brousse en sens inverse sous l'averse.
Combattre par compassion et par passion peut faire sourire. Pourtant, un guerrier sait la valeur inestimable de la vie, et rusé autant qu'amusé, il peut s'exprimer dans la joie d'agir avec technique pour se défendre ou rendre justice à sa milice avec justesse sur ce qui lui tient à coeur, avec ou sans frayeurs. Comme défendre des êtres chers avec sa chair et son esprit.
La vision de la destruction est complètement abordée de manière erronée. Elle fait partie des cycles création/destruction et cette notion aide au renouvellement d'un champ de fleurs ou d'un potager s'émerveillant sous l'arc-en-ciel essentiel. La tendre terre humée est pleine de cadavres, ressources graves pour continuer à avancer.
Prendre plaisir au perfectionnement permanent de la technicité réitérée est encore différent et immanent dans ce "maintenant". C'est juste un aspect de la pratique physique apportant ses fruits comme des présents. Cela à l'avantage de ne pas pouvoir s'empêcher d'arrêter sous prétexte d'un contexte ou autre. La technique est liée à la mémoire du corps, elle ne fait pas de toi ou moi un guerrier en raccord ou en accord. Cela permet juste une discipline évolutive que nous pouvons adopter au quotidien. Ou pas.
L'aspect bien-être aussi a besoin de renaître autant que de se démettre. Il s'est tellement développé dans notre société que j'ai de quoi en parler ! Pourquoi nous sentons-nous mieux avec une séance d'entraînement ? Parce que le corps a agit et crée de la magie. C'est en expérimentant que nous sommes vraiment vivants. Si nous stagnons, nous mourrons. Même si cela n'empêche pas le repos des joyeux lurons ou des hibernations.
Mais vous me direz... Nous retrouvons cela dans les massages, dans les arts des sages, le yoga et ses pratiques de postures, c'est une imposture ! Mais non, car tout est question de culture.
Tout participe au développement de l'être, se contenter d'inepties et s'en faire du soucis, quel ennui !
Mais alors, ta facette guerrière, elle te sert à quoi ?
Ah ah ! Une facette de ton toi de l'au-delà, tu en fais quoi ? Tu veux des preuves de quoi ?
Cela émerge et s'immerge. Mais c'est discret. Etaler ses compétences comme sa prestance, cela frime parfois l'indécence, même fait avec élégance. Je ne suis pas là pour m'émerveiller de cet aspect guerrier car il a bien des parts insoupçonnées vraiment à part...
Alors à quoi sert l'Aïkido si ses bienfaits se retrouvent dans d'autres disciplines et arts martiaux ?
Quand j'ai testé le ninjustu cette année, je m'y suis sentie bien plus à l'aise qu'en Krav Maga. Pourtant c'est ce dernier que j'ai choisi en complément de ma pratique. Pourquoi ? Car l'approche est radicalement différente. De l'autre. Du combat. De l'adversaire comme agresseur plutôt que comme partenaire.
Je suis allée au-delà de moi en choisissant ce chemin.
En plus de cela, je me suis sentie illégitime à commencer le ninjustsu sans "finir" l'Aïkido avant. Un goût d'inachevé pour parachever cette apprentissage sans fin.
Je suis paradoxale et complètement contradictoire. Oui ! Mais pourtant, je suis persuadée qu'en avançant, j'arriverai à me sentir bien plus à l'aise dans cette famille des dojos, où tous les arts se mêlent pêle-mêle et s'entremêlent pour grandir ensemble.
L'Aïkido a quelque chose de très différent qui est difficile à mettre en mots pour le rendre beau. On retrouve un bel équilibre dansant entre Tori et Uke.
Ce que je peux comparer, c'est la relation à l'autre entre le ninjustsu et l'aïkido. Mon ressenti est totalement et complètement différent. Dans le premier, j'avais l'impression d'être un prolongement de l'autre et lui pareil pour moi. Le toucher permet de sentir les subtilités techniques et d'improviser plus facilement, puisque c'est le propre d'un ninja. Pour l'Aïkido, c'est l'énergie de l'autre qui se retourne contre lui, c'est une redirection, un changement subtil et habile dans les déséquilibres, les clefs, les immobilisations.
La précision des gestes n'est pas en reste dans les deux cas. C'est assez inexplicable comme sensations. Même comparer comme cela me paraît aussi futile qu'essayer de décrire une technique avec un compas.
Mais dire seulement qu'il faut le vivre pour le comprendre est un peu trop passe-partout à mon goût.
Dans la question du "bien" "faits" et du "bien" "être" on apporte cette dimension qui frôle la dimension morale. Qui peut juger des faits et de l'être d'une discipline ? Cela reste très subjectif.
Et pourquoi rechercher seulement une utilité ? Ou des preuves ? Est-ce une futilité ? Ou une fatalité ?
Dis-nous comment cette facette guerrière qui te compose et dont tu disposes est en relation avec l'Aïkido et ta propre histoire... Tu nous perds, là...
J'y viens, j'y viens... Attends, je reviens...
J'ai pratiqué pendant des années sans la considérer, en ignorant totalement cette part de moi. Sans cesse rabaissée dans les mots de la société qui m'entourait. Je ne liais pas le martial à la guerre même si j'ai conscience que les techniques peuvent réellement te mettre à terre.
Tu n'as pas besoin d'un éventail de techniques infini pour t'en sortir, l'efficacité et la précision de quelques unes suffisent. La connaissance du corps et de ses propres réactions est primordial. Sinon aille !
Tu n'as pas besoin d'un éventail de techniques infini pour t'en sortir, l'efficacité et la précision de quelques unes suffisent. La connaissance du corps et de ses propres réactions est primordial. Sinon aille !
Tu n'as pas besoin de cette facette en toi pour être aïkidoka. Je l'ai soulignée seulement pour dire que je suis passée d'une perception de faible à forte dans un chemin de résilience, à la fois hors et en pratique.
En plus, la capacité de résilience peut se développer autrement dans ton êtreté. Il suffit de creuser pour trouver et ne plus s'ennuyer.
L'Aïkido a été révélateur de potentiels latents chez moi. Je ferai un article spécifique sur mes prises de conscience martiales. Et parfois on comprend ce que l'on fait bien des années après, ou en reprenant après avoir légèrement arrêté comme je l'ai fait. Je n'ai jamais pu m'en défaire mais toujours m'en satisfaire. Etrangement, mes peurs ne m'ont pas vraiment freinées bien qu'elles m'aient angoisser.
La résilience se bâtit dans les épreuves et j'en ai beaucoup (et encore) à chaque pas. Pourtant je n'abandonne pas. Cela demande patience et persévérance. Mais qui ose la métamorphose ?
La mienne passe par cela et quand je me sentirai prête, je continuerai à être élève d'autres disciplines pour continuer à perfectionner cette danse de mort endiablée, paraît de ses parures d'armures bien protégées ou au contraire, aux habits bien plus légers pour plus de fluidité, de légèreté et d'acuité.
Ce que l'Aïkido m'a apporté n'est pas suffisant pour le décrire en dix ou cent ans. Mille ans ou mille siècles. Tout n'est pas conscient. Tout n'est pas permanent. Et pourtant tout est important au présent.
Tu as quelque chose à dire pour finir ?
Faire des choix semble simple mais ne l'est pas. Trouver ce qui nous convient non plus. C'est tout un chemin. Parcours le tien. Mais essaie avant de juger. Ressens avant de partir en courant. Apprécie la vie avant de comprendre les dimensions de la mort et de la destruction dans leur ampleur et leurs ardeurs.
Faire une technique semble simple mais ne l'est pas. Trouver le geste pour s'adapter au partenaire. C'est tout un calvaire. Parcours le tien. Mais essaie avant de tout jeter. Ressens ton perfectionnement permanent au lieu de te juger à chaque instant. Tu t'améliores mais tu ne le vois pas forcément.
Post-Scriptum : Ce calvaire cité plus haut n'est pas en soi un enfer, il demande de l'adaptation dans l'union d'Uke et Tori, non pour rendre la technique jolie mais la rendre accomplie. Et le sentiment d'achèvement n'en est que plus grand. Alors osons, osez défier vos propres défiances au lieu de regarder en chien de faïence ce qui n'est que compassion et passion avec des compagnons de dojo, toujours là pour toi. Marcher. A chaque pas. Et tu souriras même si personne ne le voit.
Charline, votre Mage de la Nature qui se faufile au fil des péripéties de la Vie. ;)
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